La négociation en vue d'un accord SALT II a été débloquée à la suite des entretiens qu'ont eus le président Carter et M. Gromyko à Washington, et les discussions au niveau des experts ont repris à Genève. On connaît maintenant les grandes lignes de l'accord en vue (voir notre chronique Défense dans le monde) : il sera plus proche de celui qui avait été esquissé par l'aide-mémoire de Vladivostok de 1974 (modifié à la suite des négociations Kissinger de 1976) que des propositions de réductions massives lancées par M. Carter au printemps dernier. Mais le Président peut s'attendre à de sérieuses réserves de la part des « faucons » du Sénat qui estimeront les concessions faites aux Soviétiques trop importantes. L'intérêt de cet article est de montrer les interactions constantes de la politique intérieure américaine avec cette négociation, les exigences contradictoires auxquelles le président Carter doit faire face et les méfiances que suscite chez les Soviétiques la démarche erratique qui en résulte pour la diplomatie américaine.