Valmy. La démocratie en armes
Plus qu’une étude de la bataille de Valmy, ce livre contient les résultats d’une recherche sur la composition de l’armée française en 1792, troupes de ligne et bataillons de volontaires. La thèse de l’auteur est claire : cette armée, qui arrêta et vainquit les Prussiens à Valmy, est une armée nationale, indiscutablement issue du peuple et comme lui animée d’un grand souffle patriotique, parce qu’elle est consciente des conquêtes sociales des débuts de la Révolution. Les chiffres le prouvent, dans la mesure où l’exploitation des archives permet de faire, à partir de coupes et d’échantillons, une reconstitution de l’ensemble des effectifs qui s’élevaient à 400 000 hommes. Mais si la masse est faite d’hommes jeunes, n’ayant pas encore l’expérience du feu, pas plus dans les troupes de ligne que dans les unités de volontaires, les cadres sont en majorité d’une ancienneté de service telle qu’ils ont le souvenir des campagnes auxquelles ils ont pris part ; ces cadres, dans leur ensemble, sont d’ailleurs aussi des révolutionnaires et des républicains que leurs sentiments et leurs origines sociales rapprochent de la troupe.
Jean-Paul Bertrand décrit rapidement la bataille de Valmy, fait justice des interprétations auxquelles elle a donné lieu pendant près de deux siècles et consacre la partie la plus longue, et à notre avis la plus importante de son étude, à l’analyse des statistiques et documents concernant la composition de l’armée. C’est un travail fort intéressant, encore incomplet, dont il faut souhaiter voir continuer et élargir l’entreprise, car les leçons du passé ont besoin d’être remises à jour, à la lumière de méthodes modernes de recherche, afin qu’elles soient objectivement utilisables pour les besoins actuels. ♦