Talleyrand
Dans sa préface, l’auteur écrit qu’il n’a pas cherché à réhabiliter la mémoire de Talleyrand, non plus qu’à la condamner. En fait, de nombreuses pages de cet épais volume pourraient servir à un réquisitoire sévère sur des faits précis, alors que d’autres sont pleines d’indulgence pour des faits dont l’appréciation ne peut être que subjective. D’ailleurs, Talleyrand est ce qu’il a été, et il n’est pas nécessaire de le juger.
Jean Orieux, dont l’ouvrage est nettement plus anecdotique qu’inspiré par une vue philosophique de l’histoire, s’est trouvé devant une vie si extraordinaire qu’il a cru devoir en parler très longuement : la matière ne faisait pas défaut. Le lecteur lirait difficilement d’une seule traite cet ouvrage abondant, parfois prolixe, au long duquel il s’essoufflerait. Mais il pourra le lire par tranches ; c’est ainsi, nous semble-t-il, qu’il en goûtera le mieux les qualités : la facilité d’écriture, l’humour, l’aisance des évocations du passé ; toutes qualités aimables qui assurent au lecteur une distraction certaine. ♦