Daumesnil
Descendant du général Daumesnil, l’auteur a comblé une lacune dans notre galerie des portraits des héros de l’époque napoléonienne. En effet, tout célèbre que soit son nom, le général Daumesnil n’avait jusqu’à présent pas fait l’objet d’une biographie complète, bien que sa vie et ses hauts faits aient donné matière à de nombreuses brochures.
De condition modeste, Pierre Daumesnil a des débuts de carrière difficiles, car son humeur batailleuse s’exerce autant dans la vie de garnison que sur les champs de bataille. Aussi, promu maintes fois brigadier et maréchal-des-logis, il est tout aussi souvent cassé des grades qu’il a obtenus. Enfin, il réussit à avoir l’épaulette ; il est vrai qu’il avait sauvé la vie de Bonaparte à Saint-Jean-d’Acre. Il entre dans les guides, qui vont devenir les chasseurs à cheval de la Garde consulaire, puis impériale ; il est de tous les combats, jusqu’à la bataille de Wagram où, commandant le 1er Régiment de chasseurs de la Garde, il a la jambe gauche emportée par un boulet. Il reçoit alors le poste de Gouverneur du Château de Vincennes, qu’il défend par deux fois, en 1814 et en 1815, contre les Alliés, refusant de livrer la place et le matériel considérable qu’elle contient. Ce sont ces défenses héroïques qui le font entrer dans l’histoire et dans la légende, en même temps que la phrase célèbre qu’il répondit aux Russes : « Rendez-moi ma jambe et je vous rendrai Vincennes ! ». Mot historique qui a, contrairement à beaucoup d’autres, la caractéristique d’avoir été réellement dit, sous cette forme ou sous une forme voisine. Chassé par la Restauration, il est rappelé par Louis Philippe au poste qu’il avait si bien rempli. Il meurt du choléra, à Vincennes.
L’ouvrage est plaisant à lire ; c’est un pieux hommage à un valeureux ancêtre et à l’un des soldats les plus fidèles de l’Empereur. ♦