La Commune de Paris
Refondant en un seul deux ouvrages antérieurement parus, l’auteur retrace les événements des deux sièges de Paris : celui que menèrent les Prussiens et celui qui fut dirigé contre la Commune. Les faits, sont largement connus : il n’y a rien de nouveau à glaner dans une histoire si souvent racontée. L’originalité d’un livre qui a un tel sujet tient dans sa présentation. Celle de Pierre Dominique est vivante comme un reportage d’actualité, dure dans ses jugements sur les hommes de tous les partis. Elle les montre réduits à l’état de pantins agités par un destin qui les dépasse et les entraîne dans un des plus grands bouleversements de notre histoire et les mène finalement à ce carnage de la « semaine sanglante ».
Inspiré par les témoignages les plus divers et les plus abondants des hommes qui vécurent ces mois tragiques, le récit est illustré de mille anecdotes. La thèse générale se développe cependant de façon claire. Les chefs du gouvernement issu de la révolution du 4 septembre ne croyaient pas qu’il fut possible de défendre Paris contre les armées ennemies, alors que nos armées régulières étaient défaites ou encerclées ; leur résistance est donc une tromperie vis-à-vis du peuple qui croit pouvoir combattre et vaincre, dans une sorte de délire hystérique. Nul grand homme ne surgit pour utiliser cette force virtuelle, mais informe, que constituent les centaines de milliers d’hommes qui, dans la ville assiégée, ont pris les armes. Dans ces conditions, le choc était inévitable entre ceux qui jugeaient nécessaire d’arrêter les hostilités et ceux qui s’exaltaient à vouloir les continuer. La Commune est le résultat d’une situation qui s’est imposée d’elle-même et ses épisodes ont été amenés par les circonstances, beaucoup plus que par la volonté des hommes. ♦