Rencontres avec… T. II : Léon Blum
Dans notre numéro de février 1969, nous rendions compte de la publication du premier tome des souvenirs que Jules Moch a choisi de présenter en les groupant autour d’illustres personnages qu’il eut l’occasion de rencontrer. Le présent ouvrage est entièrement consacré à Léon Blum, près de qui l’auteur fut un collaborateur constant et fidèle pendant trente-quatre ans. C’est dire l’importance que Jules Moch accorde à cette amitié, qui débuta par une admiration totale dont le caractère ne devait pas changer au cours de si longues années et à travers tant d’épreuves. On est sensible à cette dévotion – le mot paraît le seul qui rende la nature du dévouement de l’auteur à la personne et aux idées de son héros ; elle est témoignée à chaque page de ce livre fertile, comme le précédent, en anecdotes comme en vues d’ensemble sur les questions de politique intérieure et extérieure.
On ne saurait tout souligner dans un ouvrage si abondant. Nous avons retenu particulièrement les chapitres qui traitent des débuts de l’auteur dans la politique, dus à l’encouragement de Léon Blum, de la guerre d’Espagne et de l’activité de Léon Blum entre son retour des camps de concentration et sa mort, de 1946 à 1950. La première époque montre comment un homme connu développe et oriente une vocation chez un de ses cadets ; la deuxième, comment se concilient les impératifs de politique étrangère avec l’éthique et les opinions professées par un chef de gouvernement ; la troisième enfin, la philosophie d’un homme arrivé au terme d’une carrière particulièrement brillante et qui cherche à dégager, en restant fidèle à ses principes, la voie la plus sûre pour réaliser pratiquement son idéal.
D’une lecture agréable, ce livre fait attendre avec intérêt le prochain tome de cette série, qui fera revivre le souvenir de plusieurs chefs d’État, dont notamment le Président Auriol. ♦