Histoire de la médecine SS, ou le mythe du racisme biologique
L’histoire des crimes nazis, si grand que puisse être le nombre des livres déjà lus sur le sujet, est toujours aussi dramatique et aberrante. On a peine à imaginer que ce qui en est dit est vrai, et pourtant on sait bien que cela est véridique. L’ouvrage des docteurs Ternon et Helman, par les précisions qu’il contient, par l’absence de toute recherche d’un « effet psychologique » sur le lecteur, est de ceux qui portent l’accusation la plus grave contre les Nazis, dans un domaine où les sentiments d’humanité devraient pourtant prévaloir. Les auteurs ont cherché dans les archives et les documents, à comprendre comment des médecins avaient pu être les complices actifs, voire les instigateurs de crimes qui dépassent l’imagination ; ils n’ont trouvé aucune justification, ni morale, ni scientifique, à l’action des médecins SS, dont certains étaient – il n’est pas inutile de le souligner – des hommes dont la valeur technique était certaine. Aveuglés par un idéal politique, par une manie pseudo-scientifique ou même par un fanatisme de collectionneurs, ils ont accompli sciemment, volontairement, des forfaits dépassant ceux que pourrait imaginer l’esprit le plus sadique.
Outre les faits eux-mêmes, il faut retenir de ce livre, nous semble-t-il, la vulnérabilité des hommes à leurs passions, à leur entourage, à leur environnement. Ce qui s’est produit dans les camps d’extermination : massacres organisés, expériences biologiques, pourrait malheureusement se reproduire. Aussi est-il nécessaire que soient lus les livres qui dénoncent les crimes avec le double souci de l’objectivité et de la morale, et cet ouvrage est certainement l’un d’eux. ♦