Idéologie et renaissance nationale. L’Égypte moderne
L’auteur est un intellectuel égyptien qui a quitté son pays en 1959, lors de la grande répression contre la gauche. Entré au CNRS en 1960, il poursuit depuis des recherches en sociologie. Auteur de plusieurs ouvrages dont Égypte, société militaire (Le Seuil, 1962), il dirige le séminaire de recherche sur la sociologie des mouvements nationaux et un groupe de recherche sur le rôle de l’armée dans les trois continents à l’École pratique des hautes études.
L’ouvrage a fait l’objet de sa thèse pour le doctorat ès lettres en Sorbonne ; il est consacré à la société égyptienne à l’époque de la renaissance nationale (1805 à 1879). Rigoureusement construit, le livre étudie tout de suite l’évolution économique et la transformation des structures sociales, les bases de la renaissance culturelle et les éléments formateurs de l’idéologie du mouvement national. Il approfondit ensuite le modernisme libéral et montre comment l’impact de l’occupation amènera une radicalisation de l’idéologie nationale. Après cette partie analytique, bien documentée, qui constitue une vaste fresque économique, sociale, culturelle et politique de l’Égypte au XIXe siècle, l’auteur tente un bilan théorique qui permette de voir si « du spécifique à l’universel, la jonction est concevable, fut-ce sous forme d’hypothèses ? »
L’essai est convaincant : tous les membres du jury – MM. les professeurs Ballandier, Berque et Rodinson réunis sous la présidence de M. de Gandillac – ont souligné l’apport de cette recherche et le professeur Ballandier a pu parler de ce livre comme d’un « ouvrage de base » dont la méthodologie est valable, non seulement pour l’Égypte mais aussi pour les autres pays du Tiers-Monde. Cette étude qui explique nombre d’aspects de l’Égypte actuelle sera indispensable à tous ceux qu’intéressent en profondeur l’évolution et le destin des pays en voie de développement. ♦