« Indépendance » de la nation
La personnalité et le renom de l’auteur donnent à cette étude en grande partie technique une marque particulière. Les formules sur la dépendance, l’indépendance ne manquent pas ; elles sont frappées souvent en slogans politiques, et transformées ainsi en instrument d’action psychologique, hors de toute rationalité. Il convient donc, estime l’auteur, de procéder à une étude objective, scientifique, dépourvue de passion, des conditions dans lesquelles une nation peut conserver sa liberté de choix sans se laisser dominer par les puissances économiques du monde actuel ; il convient également d’appliquer à la France les résultats de l’étude théorique ainsi faite. D’où les deux grandes parties de l’ouvrage.
La première a un caractère technique ; il était difficile qu’il en fût autrement ; la conclusion principale en est que c’est dans une structuration équilibrée de l’économie que réside la clef d’une « indépendance » nationale, car ce sont les inégalités de structure qui entraînent la domination et la sujétion. En ce qui concerne la France, objet de la seconde partie du livre, il importe donc de structurer mieux et davantage notre économie, considérée non en elle-même et dans les étroites limites du territoire national, mais dans l’ensemble européen, lui-même placé dans son environnement mondial. Assurer la recherche par les moyens les plus modernes, industrialiser, rendre l’industrie et l’agriculture étroitement complémentaires, développer des exportations offensives dans un réseau d’échanges internationaux compensés, tels sont les principaux remèdes à la situation actuelle. Mais ce livre doit être lu très attentivement, le crayon à la main, tant il renferme d’idées sur cet immense sujet. ♦