Israël face aux Arabes
Les auteurs, étant juifs, ne cachent pas leur prise de position évidemment favorable à Israël. Mais ce qui pourrait paraître un manque d’objectivité devient précisément l’un des attraits de cet ouvrage d’une lecture fort intéressante : lorsqu’il s’agit d’événements contemporains, dont le déroulement se prolonge dans l’actualité quotidienne, mieux vaut sans doute un témoignage qu’un jugement.
On peut trouver dans ce livre plusieurs centres d’intérêt. D’abord la façon dont éclate une guerre, à partir du cas concret de la guerre des Six Jours dont personne ne voulait, ni les Arabes, ni les Israéliens, ni les grandes puissances ; les auteurs décrivent minutieusement les événements des mois, des semaines et des jours qui précédèrent le début des hostilités, et tentent de donner de leur engrenage complexe, une explication logique. Ensuite, le point capital et si diversement commenté de la guerre préventive, celle que l’on déclenche au moment où l’adversaire va attaquer, par une sorte de réflexe antérieur à l’action elle-même ; il est certain qu’Israël a porté le premier coup, mais n’était-ce pas moralement justifié ? Enfin, le déroulement éblouissant de la « campagne napoléonienne » des Six Jours, par une armée qui n’était nullement une armée de métier, mais dont tous les membres savaient pour quoi ils se battaient.
Sur ces trois sujets, le lecteur se trouvera amplement renseigné et pourra juger du point de vue israélien que développent les auteurs. La lecture de ce texte abondant reste facile ; elle paraît nécessaire à la formation de toute opinion personnelle. ♦