Histoire de la Résistance en France. T. 2 : Juillet 1941-octobre 1942
Dans notre numéro de novembre 1968, nous avions signalé la publication du premier tome de cet ouvrage monumental, qui doit en comporter quatre. La moitié en étant à ce jour publiée, nous pouvons nous faire une idée de ce qu’il contient et de la façon dont il présente les faits.
Il s’agit, au premier abord, d’une histoire événementielle et détaillée de la Résistance française, depuis juin 1940 jusqu’à mai 1945. Les faits y sont abondamment décrits, mois par mois. L’ouvrage offre ainsi une documentation qu’il était difficile de trouver réunie ; nul doute que ce travail ne soit de la plus grande utilité pour les historiens futurs, et, d’une façon plus immédiate, pour tous ceux qui veulent connaître le déroulement des événements de cette période tragique.
Il s’agit d’autre part d’une certaine philosophie, car les faits en s’enchaînant conduisent inéluctablement à l’abstraction et à l’explication. Sur ce point important, que d’aucuns penseront être capital, les auteurs eux-mêmes ne sont pas d’accord. C’est une des originalités de ce grand travail que de laisser à chacun le droit de se séparer de ses collaborateurs lorsqu’il a des faits une vision différente. C’est ce que fait ici Jean-Louis Vigier, à propos de la participation des mouvements et du Parti communiste français (PCF) aux premières années de la Résistance ; pour lui, elle ne s’est manifestée vraiment et efficacement qu’après le début de l’attaque de Hitler contre la Russie soviétique ; il reproche aussi au texte d’avoir inclus des témoignages de communistes qu’il estime inexacts.
Le lecteur jugera, puisque la discussion lui est soumise. Nous retiendrons essentiellement la valeur documentaire de l’ouvrage dans le détail des faits. ♦