De l’information à la propagande d’État. Les deux premières expériences d’un « ministère de l’Information » en France
Peut-on trouver une démarcation précise entre l’information, qui est « la recherche de la connaissance », et la propagande politique, qui est, elle, « une entreprise de conquête et un exercice de mobilisation permanente des esprits » ? Est-il possible de faire de l’information sans faire en même temps, à un certain degré, de la propagande ? Voilà la thèse qu’a choisie l’auteur, pour conclure : « En démocratie, la volonté des gouvernés d’être informés, de s’informer, doit être satisfaite ; la distinction de l’information de la propagande doit être tentée ».
Les arguments, que nous ne saurions énumérer ici, sont tirés de deux expériences successives, mais fort différentes par les conditions historiques dans lesquelles elles se sont déroulées : celle de 1938-1940, sous la IIIe République, et celle de 1940-1944, sous le gouvernement de Vichy. Les deux expériences ont également échoué, la première parce qu’elle n’a pas su séparer l’information de la propagande et a conduit en fait à l’inaction ; la seconde, parce qu’elle a donné priorité à la propagande et dressé l’opinion contre ceux qui auraient dû l’informer.
L’ouvrage est austère, mais d’une lecture relativement aisée, même dans ses parties techniques où l’auteur a montré comment étaient organisés, suivant les conceptions et les besoins du moment, les services de l’information. Il représente un travail considérable de documentation et de recherche et constitue, à notre connaissance, la première étude importante écrite jusqu’à ce jour sur le fond et sur les solutions du problème capital de l’information dans une démocratie, notamment en période de crise. ♦