Le prêtre, homme du sacré
Michèle Aumont, née en Indochine d’une famille bourgeoise, a d’abord enseigné la philosophie au lycée de garçons d’Alger. À Paris en 1946, découvrant les conditions misérables de travail et d’existence des manœuvres de la métallurgie, elle s’engage dans l’action militante comme ouvrière et syndicaliste. En 1961, elle devient Conseiller de synthèse dans l’équipe du docteur André Gros.
Son livre part d’une constatation, celle de l’état de crise dans laquelle l’Église est de nos jours plongée comme toutes les institutions. Aussi, appelé à s’exercer dans des conditions nouvelles et difficiles, tout sacerdoce semble-t-il être remis en cause. Et pourtant, le mystère sacerdotal est plus nécessaire que jamais. Pour le vivre, dans l’authentique esprit du Concile et du Synode, il faut que le prêtre accepte d’être autre que les laïcs, ontologiquement et sociologiquement. Il ne doit pas se situer d’emblée et comme eux, au plan des actions sociologiques et politiques. Mais d’abord et essentiellement, au plan spirituel et surnaturel. Dans ces conditions seulement, il peut assumer le contingent et le relatif, pour les transcender comme il en a seul le pouvoir.
Ce livre, dont l’audience est accrue par la chaleureuse approbation du cardinal Garrone, exprime une conviction. Il est un appel aux prêtres et aux jeunes, aux laïcs, croyants et incroyants, et à leur attitude à l’égard du prêtre, à la hiérarchie et notamment à ceux qui portent la responsabilité des séminaires et de la formation continue des prêtres. Il est aussi un appel à toutes les Églises. Il veut enfin être une incitation, de caractère plus général et universellement valable, à toujours s’efforcer d’adapter institutions, statuts et rôles sans jamais porter atteinte à la permanence de l’essentiel. ♦