Juifs et Arabes : 3 000 ans d’histoire
Pour faire comprendre la situation actuelle de l’État juif et des pays arabes, l’auteur a mené une longue étude sur leurs origines et leurs relations au cours de l’histoire la plus lointaine comme la plus récente, en s’étendant naturellement davantage sur cette dernière. Il estime que le récent conflit est l’aboutissement d’une vieille haine, qui ne pouvait laisser place à aucune conversation directe, à aucune entente et même à aucun compromis ; seule, la destruction de l’adversaire pouvait mettre un terme à une rivalité qui remonte à l’origine des temps, mais s’est particulièrement accusée depuis la fin de la Première Guerre mondiale.
La singularité du peuple juif, que n’unissent ni la race, ni la communion dans une même religion, a donné un aliment permanent à cette querelle. Au début de 1967, rien ne pouvait laisser supposer une modification des rapports entre Israéliens et Arabes. Mais, selon l’auteur, le conflit de juin 1967 a donné un sens nouveau à ces relations, et permis de leur donner une forme nouvelle enfin détendue. Cette opinion, qui peut sembler a priori paradoxale, s’appuie sur le fait qu’Israël occupe des positions telles que son existence ne peut plus être menacée ; d’autre part, en tenant de vastes zones arabes qu’il ne peut ni annexer, ni restituer complètement, Israël a des possibilités considérables de négociations et de marchandages, donc de règlement ; à la condition toutefois qu’il sache dominer sa victoire militaire et garder la mesure.
Ce livre est riche en documentation sur la question traitée ; il est davantage un instrument de travail qu’un essai de lecture facile. Mais il fournit au lecteur attentif et patient une large source de réflexions. ♦