L’armée est-allemande
Née des formations de police organisées dès 1946 sous une forme militaire par les Russes, l’armée de la République démocratique allemande (RDA) s’est peu à peu transformée, suivant un plan bien établi, en une force appréciable, dont les effectifs, fournis par un service militaire obligatoire, atteignent 728 000 hommes, dotés d’un armement moderne, y compris l’armement nucléaire. C’est une armée de parti, étroitement endoctrinée et surveillée par des commissaires politiques, suivant les usages en honneur dans les pays communistes.
L’auteur, après en avoir décrit l’organisation, l’armement, les modalités d’entraînement, la formation des cadres, l’éducation politique, en arrive évidemment à traiter de la valeur technique et du moral de cette armée et à en dresser un bilan des forces et des faiblesses. Cette armée lui paraît d’abord volontairement limitée dans ses effectifs par la méfiance que les Russes continuent d’avoir envers les Allemands, fussent-ils « de l’Est », et elle lui semble incapable de remplir seule, sans s’intégrer dans le système soviétique, les missions normales de défense nationale. Elle ne lui paraît pas non plus être ce que ses fondateurs auraient voulu qu’elle soit : le principal soutien du régime communiste, car son recrutement, notamment en ce qui concerne les cadres, demeure encore hétérogène. Mais sa valeur technique est certainement en amélioration constante. Au total, le comportement de l’armée est-allemande en cas d’engagement sérieux dépendrait essentiellement de l’attitude de la population.
L’ouvrage est fort clair, d’une lecture facile ; il a la valeur d’un témoignage sérieux sur une question généralement mal connue. ♦