L’Affaire MacArthur
En 1951, les auteurs publièrent une première édition de ce livre, très peu de temps, ; quelques semaines ; après que le président Truman se fût décidé à rappeler le général MacArthur de son haut commandement en Extrême-Orient, alors que la guerre de Corée durait encore. La présente traduction est celle d’une nouvelle édition, parue en 1965, avec quelques modifications mineures au texte initial, malgré le recul du temps.
L’affaire MacArthur fit l’effet d’une bombe aux États-Unis, puis peu à peu s’apaisa. Le Général, vainqueur de la guerre dans le Pacifique Sud, avait acquis une réputation légendaire parmi ses concitoyens, loin desquels il vivait cependant, car il ne revint qu’une seule fois en quinze ans dans son propre pays ; proconsul omnipotent au Japon, il ne cachait pas son opinion qu’il fallait attaquer les forces chinoises au-delà de la frontière coréenne, contrairement à la politique suivie par le Gouvernement de Washington. Il fallait donc qu’il l’emportât, ou qu’il s’inclinât.
Les auteurs font de MacArthur un portrait sans pitié, lui reconnaissant d’immenses qualités, mais ni dans le domaine stratégique, ni dans le domaine tactique, ni dans le domaine politique. Le lecteur peut se demander à juste titre quelles sont les qualités dont il pouvait, dans ces conditions, faire preuve, hors celles d’un magnifique acteur… Il n’en reste pas moins fort curieusement, que c’est la figure de MacArthur qui domine le livre et les événements qui y sont racontés, alors que les silhouettes des hommes politiques semblent des ombres.
Cette contradiction fondamentale n’empêche cependant pas que ce livre se lit avec intérêt. Écrit pour démystifier MacArthur, il renforce sa légende. Mais il finit bien, puisque force reste à la loi.