La République des illusions. 1945-1951. Ou la vie secrète de la IVe République
Le sous-titre, mieux que le titre, donne une juste idée de ce qu’est ce livre, recueil d’anecdotes sur les dix premières années de la IVe République. C’est une méthode d’écrire l’histoire qui a l’avantage d’être plaisante pour le lecteur qu’elle intéresse et amuse ; rien n’empêche, d’ailleurs que, derrière ces récits alertes, se dessine une histoire véritable, ou tout au moins une esquisse poussée, car il est encore bien tôt pour pouvoir reconstituer réellement les faits d’une période si récente et dont nombre d’acteurs sont toujours en vie.
L’auteur montre d’abord la situation des différents partis en France au lendemain de la Libération, et la place prééminente du Parti communiste ; il expose ensuite comment et pourquoi les communistes furent éliminés du pouvoir, après mai 1947. Tout au long de cette période, il montre le général de Gaulle, d’abord investi du pouvoir, puis retiré mais vigilant, et fondant le Rassemblement du peuple français (RPF).
Puis, c’est une seconde période qui commence, que Georgette Elgey baptise du terme : « République des mandarins ». Elle est marquée par « la grande peur » qui atteint tous les camps, au milieu de grèves, de troubles intérieurs, et sous la menace soviétique que « le coup de Prague » concrétise. C’est l’époque de la création de l’Otan et celle des débuts du Plan Marshall. S’instaure alors l’idée européenne, que marquent la création de la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA) et la question du réarmement allemand, cependant que se poursuit la guerre d’Indochine, lourde « d’affaires » diverses. Les gouvernements se succèdent sans aboutir à une clarification de la situation.
Un second volume doit suivre ; il trouvera sans doute encore plus de lecteurs que le premier, s’il est de la même veine. ♦