Les Vikings
Le phénomène Viking mérite d’être connu et étudié. Comment et pourquoi les peuples du Nord purent-ils, pendant deux siècles, assaillir l’Europe et dans tant de régions, s’implanter de façon durable ? La représentation que l’on se faisait autrefois de ces invasions « barbares » est à réviser entièrement. Des barbares incultes et sauvages n’auraient pas pu, pendant une si longue période, imposer leurs lois aux pays les plus policés et les mieux organisés. Les Vikings possédaient donc une civilisation, des mœurs, des connaissances, des armes, une organisation militaire qui leur permirent ces expéditions lointaines et presque toujours victorieuses, dont l’ampleur surprend et reste comparable, toutes choses égales d’ailleurs, aux opérations militaires les plus modernes.
L’auteur traite son sujet avec enthousiasme, le divisant en deux parties : dans la première, il traite de l’histoire des Vikings et de leurs expéditions ; dans la seconde, de leur civilisation, c’est-à-dire des raisons de leurs succès. Mais sa prédilection pour ses héros ne l’empêche pas de formuler un jugement objectif : « Ce furent des combattants formidables, et dans leurs rangs, bien des soudards ont dû perpétrer bien des abominations. La ruse ne leur fut pas étrangère, et si la loyauté était considérée par eux comme une des qualités cardinales de l’individu, ils semblent avoir très bien accepté que des stratagèmes plus subtils qu’honorables servissent les intérêts de leurs nations. Commerçants, ils n’ont pas toujours fait une distinction très scrupuleuse entre le pillage et le négoce (…) Leur paganisme aussi bien que leur christianisme n’a pas toujours été de bon aloi (…) Et cependant il se dégage des textes, des ruses, de leurs ruines mêmes, une telle impression de grandeur, de force virile, de courage dans les dangers, et d’héroïque sérénité dans la mort, qu’on est tenté d’user de superlatifs à leur propos. »
On lira ce petit livre avec le plus grand intérêt. ♦