Le Vatican et l’URSS
Entre deux puissances aussi différentes que le Vatican et l’URSS, les rapports sont obligatoirement difficiles. L’idéal de l’un s’oppose à celui de l’autre, et il pourrait sembler que ces oppositions sont irréductibles. Lorsque les tsars régnaient encore sur la Russie et y représentaient à la fois la puissance temporelle et spirituelle, il avait fallu toute la souplesse du Vatican et les nécessités de la vie internationale commune pour aboutir à des ententes précaires. Aussi, la Révolution d’octobre fut-elle moins mal accueillie de Rome qu’on aurait pu le croire : l’athéisme des dirigeants permettrait peut-être une tolérance religieuse que n’avait pas soufferte l’orthodoxie. Les faits démentirent cet optimisme initial. La persécution systématique des Églises, l’endoctrinement marxiste de la jeunesse laissaient peu de chances à l’établissement de rapports normaux. Mais les années passant, la double évolution qui se fit sentir dans le communisme théorique et dans l’Église catholique devait permettre, sinon une entente formelle, du moins des possibilités d’entente. On est loin encore d’un véritable accord. Mais le temps qui passe fait entrevoir des perspectives jusqu’à présent insoupçonnées, qu’un travail persévérant, au cours des siècles et plus particulièrement des dernières années, a permis de préparer.
Telle est, fort sommairement résumée, l’histoire que Maxime Mourin a entrepris de raconter dans ce livre. Il le fait avec son habituel souci de documentation précise et de clarté ; il donne ainsi un des premiers travaux d’ensemble, sinon le premier, sur cette question si importante pour le monde d’aujourd’hui : les rapports entre le monde communiste européen et la Papauté. ♦