Hitler parle à ses généraux
C’est au début de l’automne 1942 que Hitler décida de faire prendre intégralement en sténo tout ce qui se disait aux rapports journaliers tenus à son Quartier Général, dans le but certain d’apporter à l’histoire un témoignage en sa faveur. Un groupe de huit sténographes travailla, jusqu’à la fin de la guerre, à ce travail gigantesque qui comportait plus de cent mille pages dactylographiées. Ces comptes rendus furent brûlés aussitôt après l’armistice de mai 1945 ; mais on put sauver des cendres un millier de pages, qui furent versées aux archives concernant la guerre. La traduction française n’a retenu qu’un certain nombre de ces pages et ne donne par la suite qu’un échantillon de ce que devait être l’ensemble. Elle reproduit ce qui a pu être récupéré de dix-neuf comptes rendus, s’échelonnant du 1er décembre 1942 au 23 mars 1945.
La lecture de ces pages donne une idée de la façon dont se déroulaient ces rapports, offre des exposés complets faits par Hitler sur certaines questions, permet également de situer ses interlocuteurs, officiers d’état-major ou chefs exerçant de hauts commandements sur le front.
Mais il s’agit d’un document fragmentaire, qui ne peut être utilisé que pour compléter des informations sur des points particuliers. En raison des conditions dans lesquelles il a été recueilli, il ne pouvait évidemment en être autrement. Il reste cependant d’un grand intérêt, surtout sur le plan psychologique. ♦