Opérations combinées. Un exemple : l'expédition de Norvège
Pour nous mettre en mesure d’agir et non plus seulement de subir, il est nécessaire de créer un instrument militaire nouveau. La force mécanique terrestre, aérienne et navale nous permettrait de nous préserver des attaques éventuelles de l’Allemagne, de saisir à l’entour d’elle des places d’armes et des bases de départ, de l’expulser des régions qu’elle a ou qu’elle aura soumises, de la bloquer, de la bombarder, enfin d’enfoncer nos armes dans son corps par tous les côtés…
Colonel de Gaulle.
26 janvier 1940.
Introduction
La dernière guerre a posé à maintes reprises le problème des opérations combinées, c’est-à-dire d’opérations militaires qui, sur un théâtre d’opérations déterminé, et pour un but donné, utilisent l’action, combinée dans le temps et dans l’espace, de moyens terrestres, de moyens maritimes, et de moyens aériens. Au cours de la Première Guerre mondiale, ces opérations ont été peu nombreuses. Grevées de servitudes telles que le succès en était aléatoire et, partant, l’efficacité douteuse, elles s’avéraient toujours difficiles, quelquefois impossibles. De plus, on pouvait alors estimer leur opportunité discutable. L’échec de l’expédition des Dardanelles, l’influence longtemps réduite du front de Salonique sur le cours général des opérations étaient bien faits pour étayer cette opinion. Et cependant, sans remonter à la guerre de Troie, dès le Xe siècle, les Normands et les Angles réalisent une « combinaison » parfaite du « soldat » et du « marin ». Les razzias maures en Provence combinent avec succès l’action de forces navales et terrestres. Le débarquement de Sidi-Ferruch réussit parfaitement malgré les batteries turques. Enfin, moins de dix ans avant la guerre de 1914, la marine et l’armée japonaises enrichissent, à leur tour, les études militaires d’opérations combinées couronnées de succès.
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