Si l'accord SALT II dont la signature interviendra sans doute prochainement ne modifie pas l'équilibre nucléaire global des deux Grands, il ne manquera pas cependant d'affecter les niveaux stratégiques inférieurs, ceux qui précisément concernent l'Europe, et l'on peut se demander s'il n'affaiblira pas encore la crédibilité d'une riposte nucléaire américaine déjà en question. Les Européens, et notamment les Allemands, redoutent que certaines des dispositions qui seraient inscrites dans SALT II – en particulier la limitation de portée des missiles de croisière mer-sol et sol-sol – ne constituent des concessions dangereuses faites par les Américains dans un domaine où les Alliés auraient souhaité qu'ils se montrent fermes, celui des systèmes avancés, domaine dans lequel les Soviétiques n 'ont cessé de se renforcer et où la dissymétrie géographique loue en leur faveur et au détriment de l'Europe.
Les négociations SALT et la défense de l'Europe
Il apparaît actuellement probable que l’U.R.S.S. et les États-Unis parapheront un projet d’accord SALT II avant la fin de l’été. Ces textes devront alors, pour entrer en vigueur, être ratifiés à la majorité des deux tiers par le Sénat américain, ce qui, dans la conjoncture politique actuelle à Washington, ne sera pas une mince affaire et n’interviendra probablement pas, en tout état de cause, avant le renouvellement partiel du Congrès en novembre prochain.
En dépit du fait qu’au moment de la rédaction de cet article des points de divergence non négligeables subsistent entre les deux parties, les multiples articles et commentaires parus dans la presse internationale, permettent d’avoir une idée assez précise des principales caractéristiques de ce futur accord SALT II et d’en apprécier en particulier les conséquences pour la sécurité de l’Europe Occidentale.
Avant d’analyser le contenu présumé du projet d’accord, il convient de rappeler brièvement l’historique des négociations SALT.
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