The Siege of Leningrad
Depuis le siège de Paris en 1870, aucune grande ville n’a subi pareille épreuve, sauf Leningrad. Les Allemands ont encerclé l’ancienne capitale de la Russie – ou plus exactement presque encerclé – pendant neuf cents jours. Il a fallu organiser la défense avec les ressources qui se trouvaient sur place, en combattants, en main-d’œuvre, en matériels, les ravitaillements extérieurs n’arrivant que difficilement et en faible quantité à travers le lac Ladoga.
La vie d’une cité de plus de trois millions d’habitants, son organisation, les motifs de sa résistance jusqu’à ce que l’étreinte allemande se soit relâchée, tels sont les sujets d’étude que s’est fixés l’auteur.
La ville de Leningrad avait une proportion relativement forte de communistes, membres du Parti ou Komsomols : environ 15 % de la population totale, ce qui assurait un encadrement important et permettait le fonctionnement autoritaire des services publics et imposait une stricte discipline. Mais cette raison ne suffit pas, à elle seule, à expliquer l’acharnement de la défense. Il faut tenir compte également du patriotisme de la population, renforcée par les événements du front oriental, où l’avance allemande devait rapidement s’enliser. Il convient de compter également la haine de plus en plus forte contre l’envahisseur, discrédité et craint en raison de la brutalité de ses méthodes et de son comportement. On ne saurait dire dans quelle proportion jouèrent ces différents facteurs, mais à la fin du siège, les autorités, les membres du Parti et les citoyens ne faisaient qu’un, étroitement liés dans leur combat de tous les instants contre l’ennemi, la faim, les privations.
Léon Goure a fait de ces événements un récit très clair, groupant une documentation considérable, en large partie inédite, et donnant ainsi une étude particulièrement intéressante sur un des épisodes jusqu’à présent les moins connus de la dernière guerre. ♦