Les États-Unis
Le premier volume de cette collection, dû au même auteur et consacré à l’URSS, a déjà été signalé dans ces colonnes. L’ouvrage consacré aux États-Unis est conçu de la même façon que le précédent, c’est-à-dire sous la forme d’un commentaire historique insistant davantage sur le présent que sur le lointain passé. Le lecteur peut-il extrapoler pour en déduire les perspectives d’avenir ? La méthode pourrait sembler hasardeuse, à notre époque de rapide évolution. Il n’en reste pas moins que ce livre permet de faire le point du présent, et c’est déjà beaucoup de pouvoir, comme disait un homme célèbre, « prédire le présent ».
Dans une première partie, l’auteur étudie les fondements de la puissance américaine : sa diversité dans un ensemble géographique cohérent, sa population formée d’émigrés et soudée en nation, sa constitution immuable et cependant souple, l’idéal de démocratie et la structure dynamique du capitalisme d’outre-Atlantique. Cette partie est clairement exposée.
On peut se demander s’il était avantageux de séparer ensuite, en deux parties distinctes, l’histoire intérieure et la politique extérieure des États-Unis. L’une et l’autre sont étroitement liées, et s’expliquent réciproquement. La méthode analytique de l’auteur donne des exposés consciencieux, un peu lents, utiles à qui cherche des références, peu convaincants s’il s’agit de défendre une thèse.
Celle-ci, commune aux deux ouvrages sur les États-Unis et sur l’URSS, apparaît cependant dans les dernières lignes du présent livre : « Nous pensons que l’URSS et les États-Unis posent mal le problème, s’ils imaginent que le Tiers-Monde n’a le choix qu’entre le capitalisme d’hier et un communisme prolétarien ». Et plus loin : « Si le désespoir provoquait un nouveau conflit mondial, le socialisme nationaliste de Moscou ne résisterait pas mieux à la tempête que le capitalisme nationaliste de Washington ». Aussi c’est dans l’espoir que M. Kennedy suivra la voie ouverte par ses prédécesseurs démocrates qui « se sont élevés au-dessus des intérêts immédiats de leur propre pays pour exalter la solidarité internationale », que Henry Peyret termine son œuvre. ♦