La fin des politiques
Dans sa collection « Questions d’Actualité », Calmann-Lévy vient d’éditer l’étude d’un jeune ingénieur, M. Barets, sous le titre La fin des politiques. C’est un volume de 270 pages dont on ne saurait trop recommander la lecture à tous ceux qui s’intéressent à l’évolution du monde moderne et cherchent à lever dans toute la mesure du possible le point d’interrogation qui projette son ombre sur l’avenir de toute la jeunesse actuelle.
C’est un essai de philosophie, écrit par un ingénieur formé aux disciplines scientifiques, mais également préoccupé de l’homme et de la place qui lui sera faite dans un monde où la « robotisation » risque de lui faire perdre toute sa dignité de vie. En cela M. Barets est un humaniste. Son ouvrage où sont accumulées tant de remarques, énoncés tant de principes qui conditionneront certainement pour une grande part, sinon notre propre vie, du moins celle de nos enfants, se lit cependant facilement, presque comme un roman.
Écrite par un jeune et pour les jeunes, la philosophie de l’objectivisme est avant tout une critique de la « verbocratie » et de la « technocratie » qui ont fait tant de mal aux sociétés de la première moitié du XXe siècle. Son analyse des « quatre libertés qui se disputent le monde » est très intéressante, ainsi que la place relative de ces libertés en fonction du degré d’évolution des sociétés ou des nations.
Un certain nombre de données historiques et d’exemples d’États modernes étayent ses conclusions. Les cas de la Chine communiste, de l’Inde et de l’Afrique noire sont particulièrement importants à suivre.
Un autre chapitre qui m’a beaucoup intéressé est celui qui a trait au taux d’investissement dans les différents pays, en fonction de leur degré de développement économique, et qui conclut à la nécessité impérieuse de créer une gestion mondiale de ces taux si l’on veut éviter, à plus ou moins brève échéance, un choc mondial, entre pays riches et pauvres, où se jouera le sort de la Planète.
On peut discuter la philosophie objectiviste, comme toute autre science philosophique ; mais on ne peut rester indifférent aux problèmes qu’elle soulève, ni surtout aux solutions qu’elle propose, puisqu’aussi bien dans notre monde en pleine instabilité, elle se veut humaniste et met sur un même plan « les trois piliers de la valeur humaine » : l’intelligence, la valeur caractérielle, la valeur morale tout en développant l’esprit de tolérance, qualité première du citoyen éclairé. ♦