Ciano contre Mussolini
Le mariage du Comte Ciano avec la fille de Mussolini avait valu au premier des honneurs et un des tout premiers rangs dans la hiérarchie fasciste. Ciano occupa pendant des années le poste de ministre des Affaires étrangères et fut un des plus grands personnages du régime. Mais l’entente entre le beau-père et le gendre était beaucoup trop dans la dépendance des événements politiques pour pouvoir y résister. La tragédie mondiale, au cours de la Seconde Guerre mondiale, devait déterminer une horrible tragédie familiale, étroitement mêlée à la première, et y puisant par suite un haut-relief.
Alors que le Duce se laissait envoûter par Hitler et s’écartait de plus en plus de la voie que réclamait de suivre le peuple italien, Ciano restait sensible à l’opinion publique, et en saisissait les nuances et les aspirations, que Mussolini ne voulait ou ne pouvait plus reconnaître. Hostile aux Allemands, Ciano n’hésita pas à se joindre à ce complot inorganisé qui se formait contre la toute-puissance du Duce, et sa prise de position détermina en grande partie la chute de Mussolini. Celui-ci, délivré de sa prison par les Allemands, fut amené à faire juger nombre de ses anciens fidèles, et refusa de les gracier lorsqu’ils furent condamnés à mort. Le beau-père fit donc fusiller le gendre, malgré les ultimes supplications de sa fille.
C’est ce drame que Maxime Mourin a décrit dans son livre, laissant parler les faits, suffisamment tragiques par eux-mêmes, pour composer un ouvrage plein d’intérêt et plus fertile en incidents et en anecdotes vraies qu’un roman d’imagination. C’est une contribution à l’histoire de notre temps. ♦