Gœbbels : sa vie, sa mort
Si le lecteur s’attend à trouver dans ce livre le secret de la propagande, il sera certainement déçu. Traitant longuement de la vie et des actes de Gœbbels, les auteurs n’ont cependant pas réussi à préciser les raisons qui en ont fait le maître de la guerre des idées, ni percé ses méthodes.
Ceci dit, il reste que ce livre est d’une lecture agréable, malgré quelques longueurs, intéressante, malgré de nombreuses redites. Le personnage est bien vivant, au milieu des événements extraordinaires qu’il a vécus. Gœbbels est dépeint comme un calculateur auquel la passion ne serait nullement étrangère, comme un arriviste qui ne négligerait cependant pas les plaisirs de la vie, comme un homme de parti dont l’adhésion ne va pas sans prudence et qui cherche à « miser sur le bon cheval ». Ce tableau psychologique nuancé est très vraisemblable, mais rend moins compréhensible, à notre avis, la mort du personnage, tuant ses six enfants et se suicidant avec sa femme dans le bunker de Hitler, immédiatement après la mort de ce dernier. Psychologues et écrivains trouveront sans doute dans ces contrastes et dans cette fin, qui malgré son horreur, n’est pas dépourvue de grandeur, ample matière à réflexion. On peut se demander, en fermant ce livre, si Gœbbels a été une préfiguration des hommes de demain, ou un aboutissement de ceux d’hier. ♦