Disengagement
Le mot « disengagement » ne peut être exactement traduit en français, mais il est cependant assez familier et assez expressif pour que chacun le comprenne. Il s’agit des mesures à prendre pour séparer, par une large bande de terrain dont le statut militaire et politique est à déterminer, les forces du bloc soviétique et celles de l’Alliance Atlantique qui sont actuellement au contact le long du rideau de fer.
L’auteur a écrit son livre pour démontrer qu’il était nécessaire à la paix du monde que cette séparation soit effectuée. Cette étude sur le « disengagement » est donc « engagée » ; elle aboutit d’ailleurs à des suggestions dans lesquelles Eugène Hinterhoff a tenté de réunir ce qu’il jugeait être à la fois le plus sûr et le plus réalisable dans les innombrables plans déjà établis sur le sujet.
C’est la partie analytique du livre qui nous paraît la plus intéressante, du point de vue français. L’auteur y fait d’abord une description fort claire des résultats obtenus par les Alliés d’une part et les Russes d’autre part dans la poursuite de leur politique du statu quo, expression qui n’a pas le même sens pour les uns et pour les autres ; les premiers y voient le maintien de la situation d’après-guerre, les seconds la constatation de l’évolution du monde à leur avantage. Ensuite, il passe en revue les différents aspects et les différentes solutions envisagées de la réunification de l’Allemagne et de la création d’une zone démilitarisée, ou neutralisée, entre l’Est et l’Ouest ; il dresse un véritable inventaire qui est fort utile pour clarifier les idées sur cette question complexe.
De la partie constructive, nous dirons simplement que sa critique nécessiterait de reprendre tout le problème et d’en discuter tous les points, ce qui n’est évidemment pas possible dans les limites restreintes de cette courte analyse. Il nous suffit de conseiller de la lire, car on ne s’éclairera jamais assez d’avis en la matière. Celle-ci est trop importante pour que l’on ne cherche pas d’abord à bien se comprendre. ♦