Le Don paisible. T. I
Le Don paisible est un des ouvrages les plus célèbres de la littérature soviétique d’après-guerre. C’est un roman dont les vastes dimensions impressionnent : le tome I sera suivi de sept autres volumes, dans la nouvelle traduction française d’Antoine Vitez, qui nous permettra de connaître le texte intégral de cette œuvre.
L’action se situe dans la région du Don et met en scène des Cosaques, dont les mœurs sont décrites avec une abondance de détails et une minutie qui font penser aux peintures les plus connues des grands romanciers russes. Elle se déroule de 1912 à 1922, donc pendant les dix années qui contiennent la Première Guerre mondiale et la révolution. Lorsqu’un roman se hausse ainsi à la fresque historique, il devient un véritable témoignage et ne peut laisser indifférent.
Dans ce premier tome, qui porte sur les deux années précédant la guerre, l’auteur s’attache surtout à décrire le milieu d’un village cosaque, en mettant en scène les personnages principaux qui se retrouveront dans la suite, escortés d’une foule de personnages secondaires. L’intrigue a pour centre les amours d’un jeune homme et de la femme de son voisin. Il serait sans intérêt de la résumer ici. Il vaut mieux insister sur les qualités de l’auteur, sur son aisance, sur la clarté de ses descriptions, sur son réalisme. Bien que l’histoire se déroule lentement, le lecteur la suit avec un intérêt croissant, notant çà et là les indices d’un mécontentement populaire et d’un noyautage révolutionnaire au milieu de Cosaques soldats, pour lesquels le service du tsar est un des éléments de la vie quotidienne.
La traduction est particulièrement agréable à lire, et rend parfaitement l’impression de simplicité que l’auteur a voulu donner à ces deux premières parties de son vaste récit. ♦