Le Japon perd la guerre du Pacifique. De Pearl Harbour à Hiroshima
L’originalité de cet ouvrage provient de ce que l’auteur n’a utilisé, pour l’écrire, que des sources japonaises. Alors que nous avons l’habitude de lire l’histoire de la guerre contre le Japon, dans des documents américains ou anglais, nous avons ici celle de la guerre du Japon contre les Alliés. Ce changement de point de vue est intéressant par lui-même ; au surplus, il est instructif.
C’est par une suite de témoignages, provenant de combattants de rang modeste autant que de grands chefs militaires et de dirigeants politiques, que Marcel Giuglaris nous raconte la guerre. Le lecteur trouvera donc plus souvent des impressions d’ambiance que l’exposé de plans stratégiques. La méthode était bonne pour nous faire comprendre comment le Japon et les Japonais ont vu, compris et conduit la guerre ; sur ce point, l’ouvrage est un témoignage multiple, très vivant, très humain ; mais le revers du procédé est de rendre parfois confuse la présentation des grands ensembles d’événements, malgré un découpage en chapitres généralement courts.
Sans doute, pourra-t-on estimer que la première phase de la guerre – la phase victorieuse pour les Japonais – prend une importance trop grande par rapport à la seconde – celle de l’inexorable défaite.
Mais au demeurant, ce sont là critiques mineures. L’ouvrage se lit aisément, avec un intérêt soutenu malgré son importance, et donne au lecteur l’impression d’avoir mieux compris les raisons de la force et de la faiblesse japonaises ; ce n’est pas un mince résultat.
La lecture de cet ouvrage est conseillée vivement, comme une information nécessaire de l’aspect interne d’une guerre dont nous ne connaissions que les aspects externes. ♦