La Bataille des Ardennes (GI Joe plaide non coupable)
Maurice Delaval a mené son étude comme une plaidoirie, pour innocenter les forces américaines des accusations dont elles ont été l’objet après la bataille des Ardennes, qui, comme chacun se le rappelle, débuta le 16 décembre 1944 et causa une certaine inquiétude aux Alliés dès ses premiers développements.
Plaidoirie qui reste objective, et tend seulement à « remettre les choses en place » et non à dissimuler les fautes commises, ni le comportement regrettable de quelques unités américaines peu nombreuses.
Ceci conduit évidemment l’auteur à faire un historique serré de la bataille des Ardennes, en la situant dans l’ensemble des opérations de la fin de l’année 1944.
L’auteur fait d’abord justice des accusations portées contre le 2e Bureau américain, dont les échelons inférieurs notamment ont fort nettement décelé à temps la menace d’une offensive allemande, et dont les échelons supérieurs, raisonnant sur le plan stratégique comme le faisaient les généraux allemands eux-mêmes, n’ont pas cru que Hitler se lancerait dans une aventure vouée à l’échec. Les Américains ont été surpris, certes, mais non faute de renseignements.
Il réhabilite ensuite les combattants américains de tous échelons, en étudiant le comportement des unités les unes après les autres ; c’est la partie la plus développée, mais non la moins vivante de l’ouvrage.
Ensuite, Maurice Delaval aborde la question délicate de l’aide apportée par les forces britanniques et de l’action personnelle du Maréchal Montgomery dans la bataille. Pour exposer son opinion formelle que ce sont les Américains seuls qui se sont rétablis devant l’attaque allemande, sans que l’intervention des Britanniques puisse être estimée déterminante. Son raisonnement s’appuie en grande partie sur la comparaison des pertes subies par chacun des deux Alliés, ce qui nous semble présomption plutôt que preuve.
Ce résumé incomplet de ce livre montrera, espérons-nous, son intérêt. C’est de « l’histoire engagée », peut-être ; et l’auteur a parfaitement le droit d’affirmer et de démontrer son opinion. Mais c’est surtout de l’histoire, donc une source d’enseignements. ♦