Les paysans et la Politique
Ce livre épais contient une suite d’études sur le milieu paysan en France, études se rapportant toutes, directement ou indirectement, à l’attitude politique des différents éléments de la paysannerie. En le présentant, Jacques Fauvel et Henri Mendras préviennent le lecteur que cet ouvrage est incomplet, malgré ses importantes dimensions.
À la lecture, on s’aperçoit surtout de la complexité du problème traité, de la difficulté de schématiser de façon simple, mais correspondant cependant à la réalité, les principaux courants de l’opinion paysanne, de faire, somme toute, une synthèse. Le monde paysan, qu’il est d’abord assez difficile de définir exactement, reproduit la diversité des sols sur lesquels il vit et travaille, la diversité des traditions anciennes qui continuent de se manifester à notre époque, la diversité des réactions devant les grandes questions posées par le bouleversement actuel dans les croyances, les idées et les techniques.
La multiplicité de cartes indiquant la répartition politique des différentes tendances est une preuve de cette diversité, et une explication suffisamment éloquente et démonstrative de la difficulté de faire une synthèse.
C’est qu’en abordant leur sujet, les auteurs ont trouvé la réalité humaine, plus difficilement accessible, sous ses aspects multiples dans les campagnes, qu’elle ne l’est peut-être dans les villes et dans les milieux urbains.
Il n’en reste pas moins que ce livre, avec ses nombreuses études, apporte une contribution intéressante et sans doute unique à la connaissance du milieu paysan, trop souvent considéré comme arriéré et « de droite » dans une simplification particulièrement erronée. C’est un essai, mais un essai de valeur, sur une question qui ne peut laisser personne indifférent, et tous ceux que préoccupe la défense nationale encore moins que quiconque, car la nation, c’est d’abord le sol, la terre, tout ce à quoi le milieu paysan est directement et profondément attaché. ♦