Dans tous les pays, on s’efforce de tirer de la guerre qui vient de se terminer tous les enseignements possibles, mais nulle part on n’y apporte plus d’application qu’en U. R. S. S. Ce travail y a même été commencé avant la fin des hostilités. Il est particulièrement intéressant, parce que son armée victorieuse a pris part à des opérations de grande envergure et très variées dont les conditions d’exécution n’ont été exposées que dans la presse soviétique.

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L’armée soviétique dispose, pour la diffusion des doctrines, de divers organes. Un prikase (mars 1945) du généralissime Staline a précisé l’orientation de deux revues militaires. La Voïennaïa Mysl (la « Pensée militaire ») qui paraît une fois par mois, tirée à 15.000 exemplaires, est destinée aux cadres (commandement et états-majors) des divisions et des grandes unités. Elle est placée sous la direction du chef de l’état-major général pour étudier les questions de théorie et d’idéologie militaires, les problèmes stratégiques, l’organisation des forces armées, la combinaison des efforts des différentes armes, la préparation des chefs destinés à l’assurer, l’héritage des anciens grands capitaines russes, enfin, les armées étrangères et leur expérience de la guerre. Le Voïenny Viestnik (le messager militaire) est destiné aux officiers jusqu’au grade de colonel inclusivement. Il paraît deux fois par mois à 50.000 exemplaires, sous la direction de l’inspecteur général de l’infanterie. On y étudie la théorie et la pratique du combat, la coordination des efforts de toutes les armes, les questions d’éducation militaire, de préparation tactique et d’emploi des feux, l’organisation, la tactique, la technique et l’expérience des armées étrangères. Cette revue traite aussi de la formation et du genre de vie des officiers. L’éducation politique y tient une large place. La Krasnaïa Zviezda (l’« étoile rouge »), très largement diffusée dans toutes les forces militaires, complète l’action de ces deux revues et traite les mêmes sujets qu’elles. Peu de numéros de ce journal qui ne contiennent plusieurs articles fondés sur les enseignements de la dernière guerre, relatifs à l’instruction des officiers, des sous-officiers ou de la troupe ; il s’occupe abondamment de l’instruction politique de l’armée. Chaque numéro commence par un éditorial non signé, d’allure officielle, qui traite souvent de la préparation à la guerre.