Le réveil des peuples de couleur
Le Père Piero Gheddo appartient à l’Institut pontifical pour les Missions étrangères. Son ouvrage est présenté par Me Vittorio Veronese, Président du Conseil exécutif de l’UNESCO (Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture).
Les problèmes posés sont ceux qui résultent du mouvement d’émancipation des peuples de couleur. Aussi bien, la Conférence de Bandoeng justifie les inquiétudes du monde occidental puisque les Nations présentes n’ont pas condamné le communisme au même titre que le colonialisme.
On trouvera dans ce livre, un tableau exact de l’anticolonialisme dans les principaux pays afro-asiatiques ; le tableau illustre également la physionomie prise par le réveil des grandes religions du passé chez ces peuples de couleur.
« … Les peuples de couleur, dit l’auteur (un milliard et demi d’hommes !) sont en train de réaliser, à une cadence de compétition, la plus colossale évolution de civilisation dont témoigne l’histoire. Ces peuples, en révolte contre l’Occident, évoluent en dehors du christianisme… Le péril actuel de la civilisation chrétienne est exactement celui-ci : que nous ayons tellement le souci de nos “païens” du dedans, qu’il ne nous en reste plus pour un milliard et demi de païens authentiques, lesquels après avoir évolué tout seuls, constitueraient ensuite une menace pour notre civilisation… Il est maintenant facile de comprendre la gravité de l’heure présente : si, demain, – peu importe que ce soit dans dix ans ou cinquante ans – les peuples de couleur doivent passer au communisme, la civilisation chrétienne s’en trouvera ébranlée ; et ce sera sans aucun doute l’événement, dans toute l’histoire, qui aura les plus amples proportions et les conséquences les plus graves. »
Et l’auteur conclut : « Aucun doute par conséquent : l’œuvre de l’évangélisation du monde infidèle est bien aujourd’hui pour l’Église l’œuvre d’extrême urgence, à laquelle il faudrait consacrer le meilleur de ses forces… Le XIXe siècle a vu un grand scandale : le monde du travail s’est éloigné de l’Église… Le XXe siècle ne doit pas voir un scandale encore plus grave : le monde de couleur s’éloignant, peut-être pour toujours, de la vraie foi ! » ♦