Souvenirs diplomatiques d’un âge révolu
Ces souvenirs couvrent les douze années qui précèdent la Première Guerre mondiale. « Quand Leningrad s’appelait Saint-Pétersbourg », « quand Istamboul s’appelait Constantinople », « en Égypte, au temps du Khédive », « à Londres avec Paul Cambon », sont les étapes que nous décrit M. François-Charles Roux et le cadre des événements qu’il nous raconte. En passant, il nous parle « du Quai d’Orsay il y a un demi-siècle » et nous rapporte ses relations avec le général Lyautey dont il fut « l’honnête courtier » auprès du « département ».
Cet « âge révolu » l’auteur nous le fait vraiment vivre car, à l’histoire, il joint également les à-côtés de l’histoire. Son ton de bonne compagnie est souvent enjoué, toujours marqué d’un fin sourire, qui parfois d’ailleurs se teinte de nostalgie. Faut-il ajouter qu’il ne manque pas, à l’occasion, de faire un âpre mot d’esprit. Citons celui-ci, relatif « au Quai » : « De même que les jeunes avaient le temps de se divertir, les gens d’âge en avaient pour réfléchir. Sans doute en ont-ils toujours trouvé ensuite, sous le flux montant de leurs occupations ; car lorsqu’on ne trouve pas le temps de la réflexion, c’est généralement qu’on n’en a pas l’organe… ». ♦