Le drame que vient de vivre – et que vit encore – la Hongrie, a bouleversé le monde. Il était bon que puissent être réunis les présents témoignages. Mais notre souci d’objectivité nous impose de ne faire aucun commentaire. Par contre nous voulons dire sur les auteurs ce que nous en savons. Les lecteurs, désireux d’une information, pourront tenter d’induire de la personnalité de l’auteur l’ouvrage qui doit correspondre à leur forme particulière de curiosité.
La tragédie hongroise
Attaché de presse auprès de la légation de Hongrie à Paris, en 1949, François Fejtö abandonna volontairement ses fonctions. Il était à la fois l’ami du comte Karolyi, représentant la République populaire en France et de Ladislas Rajk, le ministre que l’on venait d’arrêter. Au moment du procès Rajk il publia dans la revue Esprit un article qu’Emmanuel Mounier présenta lui-même. Il y démontrait l’innocence de Rajk.
Précédemment socialiste hongrois, fondateur avant la guerre de la première revue antifasciste, il lutta contre le gouvernement Horthy. Il connut la prison et la torture. Lorsqu’il put s’échapper et venir en France, il se consacra à ses études d’histoire. Engagé volontaire dans l’armée française en 1939, il entra ensuite dans les forces de résistance du Lot.
Il est devenu un des meilleurs spécialistes des problèmes de l’Europe centrale. Son Histoire des Démocraties populaires fait autorité. Il est collaborateur de L’Observateur, du Monde, d’Esprit, des Temps modernes et des Lettres nouvelles. ♦