Le Nil, Première descente en kayak
Ce n’est pas seulement une prouesse sportive qu’ont accomplie les deux Français André Davy et Jean Laporte et l’Américain John Goddard. Descendre le Nil en kayak depuis ses sources incertaines, au sud du lac Victoria, jusqu’à la mer, nécessite pourtant la mise en œuvre d’exceptionnelles qualités physiques. Mais elles eussent été vaines si elles n’avaient été servies par des volontés de fer, le goût du risque et de l’aventure et un certain sens de la noblesse qui s’attache à la priorité du découvreur. De plus entendaient-ils que leur voyage ne soit pas un simple exploit ; ils voulaient « rapporter un document français sur l’ensemble du Nil tirant de son histoire des leçons dignes d’inspirer notre civilisation ».
Il ne faut pas oublier que l’auteur fut et reste journaliste. Son récit, souvent précis comme un journal de bord, est toujours expressif, pittoresque, vivant, attachant. Si le but n’est pas toujours atteint, du moins avons-nous sur le fleuve, ses abords, la flore, la faune et les peuplades riveraines, des informations d’un grand intérêt. Et nous retenons aussi que les plus grandes difficultés rencontrées ne furent le fait ni des éléments, ni des cataractes, ni des hippopotames, ni des caïmans, ni des moustiques… mais des hommes. Ainsi intervint la xénophobie des populations « civilisées » du delta. ♦