Un quart de siècle au service de la France
Ce quart de siècle couvre la période 1895-1918 où l’armée française subit une profonde crise : celle de l’affaire Dreyfus et où elle se remet en ordre pour préparer, puis faire la guerre de 1914-1918.
Le général Legrand ayant presque constamment vécu de 1896 à 1914 dans les antichambres du pouvoir, à l’Élysée ou rue Saint-Dominique [à l’hôtel de Brienne, siège du ministère de la Défense], est de tout cela un témoin de premier ordre.
Malheureusement, l’ambiance des bureaux y est sans doute pour beaucoup. Les questions de personnes, quelquefois de bouton, dominent son témoignage, y mettant parfois une saveur assez piquante, mais le rabaissant trop souvent.
Puis vint la guerre de 1914. Comme il dit lui-même, le général Legrand « n’y réussit pas ». Relevé de son commandement de corps d’armée dès septembre 1914, après avoir commandé la XVIIIe Région, il revient au front pendant les six premiers mois de 1916 comme Chef d’une division dans un secteur calme de Verdun ; mais sur sa demande, pour raison de santé, il est muté à la Direction des étapes d’une Armée puis du Groupe des armées du Nord jusqu’en septembre 1917. Sa carrière active s’achève comme Commandant de la XVe Région à Marseille d’où il est relevé en septembre 1918. Un mois après il était placé par anticipation dans le cadre de réserve.
C’était évidemment beaucoup d’épreuves pour un officier du génie qui s’était trouvé général à cinquante ans et avait, de ce fait, une promesse de brillante fin de carrière.
Dans cette carrière deux hors-d’œuvre : un an de campagne pour la conquête de Madagascar en 1895, un an en Chine pour l’expédition de 1900. ♦