Makalu
Dans sa préface, Lucien Dévies, président du Comité français de l’Himalaya, fait l’historique des explorations himalayennes. Ceci nous permet de situer exactement l’exploit accompli par les membres de l’expédition française du Makalu. Les plus hauts sommets vaincus par les Britanniques, les Italiens, les Germano-Autrichiens, les Français avaient couronné l’Anapurna. L’expédition, dirigée par Jean Franco, choisit le Makalu (8 470 mètres), sommet réputé le plus difficile à gravir et dont l’ascension n’avait jamais été tentée. À la difficulté de la montée s’ajoutait donc celle de la découverte. Or, le 15 mai 1955, le groupe d’assaut – soit neuf personnes – tout entier montait au sommet. C’était une prouesse magnifique et un fait unique dans les annales de l’Himalaya. Victoire de l’organisation et de la technique, c’était aussi la victoire de l’esprit d’équipe et de l’amitié.
Le récit de Jean Franco, plein de mesure, sans recherche d’effet, met bien l’accent sur la méthode et la discipline. Tout semblerait facile si, de temps en temps, sa sensibilité, pourtant contrôlée, ne laissait apparaître la dure tension de la volonté de l’équipe, vibrant dans l’effort et parfois l’enthousiasme. Ainsi nous voyons vivre l’équipe au travers de son chef.
Comme Anapurna premier 8 000 (Maurice Herzog), le Makalu de Jean Franco sera un classique de l’alpinisme français et une réconfortante démonstration des possibilités d’une équipe bien composée et bien dirigée. ♦