L’Assaut de Crèvecœur
Ce livre, c’est la vie des soldats de France dans cette bataille brutale et si lointaine de Corée.
L’auteur, qui a rassemblé ces soldats et les a menés au combat, les a regardés, jugés et estimés à l’expérience ; mais ayant été l’un d’eux, il ne se reconnaît pas le droit d’en parler émotivement.
Il décrit le pays, ses habitants et leurs souffrances. Il parle du froid, des fantassins dans leurs trous sous la nuit glaciale ; il montre l’acharnement, l’entêtement, pourrait-on dire, des Nord-Coréens et des Chinois, il note les Américains, mais ce sont pour lui des combattants comme les autres qui font correctement en bons citoyens, un travail qui les ennuie.
Conduits par les faits, nous passons à Wonju et, un peu comme en s’excusant du bruit que cela suscite, on attaque à la baïonnette. On se laisse enfermer à Chipyongny (le Nam Sam coréen) : quatre bataillons contre quatre divisions. On vit cruellement l’attaque sanglante de la cote 1037.
On sort ahuri des combats du « Massacre de Mai » où, après avoir dix fois risqué l’anéantissement sous les vagues chinoises, on finit par ramasser les prisonniers ennemis par milliers.
Enfin, on arrive au pied de « Crèvecœur »… Une crête étroite longue de 1 800 mètres. Un mois de combats… 1 900 soldats alliés perdus… Une division nord-coréenne exterminée… Trois cent-dix mille coups de canons alliés, presque autant de la part des Chinois… Trois attaques de nuit pour enlever les derniers cinq cents mètres… L’audace et la maîtrise d’une section française fait tomber le dernier sommet…
Tel est le récit poignant sur lequel se termine ce livre authentique et alerte.