Mustapha Kemal (ou la mort d’un Empire)
C’est à une œuvre sans précédent dans l’histoire, à un destin vraiment hors-série qu’est consacré ce volume. Après une rapide esquisse de l’essor et de la décadence de l’Empire ottoman, l’auteur nous amène à sa lente agonie, agonie soutenue par une administration violente mais corrompue, par un appareil militaire et policier formidable mais incapables de protéger son indépendance et sa liberté.
C’est au moment où la chute atteint son point le plus profond, lorsque le dernier vestige de l’Empire ottoman va être rayé de la carte du monde, que surgit le « Loup gris d’Angora ». Et pendant près d’un demi-siècle nous assistons aux efforts acharnés de Mustapha Kemal pour briser les armées balkaniques, anglaise, française, russe ; nous le voyons ensuite chasser le Sultan, éventrer l’Empire ottoman pour découper dans des possessions trop amples un quadrilatère massif à l’usage d’un peuple encore jeune qui ne demandait, qu’à survivre.
C’est à un passionnant film d’histoire contemporaine – vu ici sous son aspect turc – que nous assistons : le réveil des peuples du Proche et du Moyen-Orient qui prennent conscience peu à peu du sentiment d’une destinée commune.
Mustapha Kemal fut un rude soldat, audacieux et prudent, au caractère fougueux et passionné, à la volonté indomptable : le créateur de la Turquie moderne. ♦