La négociation SALT II dont on attendait toujours la conclusion au moment où cet article a été mis sous presse, mais dont on connaît déjà les grandes lignes, organise la parité nucléaire des deux Grands mais elle laisse de côté un ensemble de systèmes d'armes soviétiques, missiles mobiles SS-20 et avions Tu-22M Backfire, dont la portée ou le rayon d'action, sans être intercontinentaux, couvre néanmoins très largement l'Europe, l'Afrique méditerranéenne et le Moyen-Orient. La précision de ces armements, que l'URSS a commencé à déployer en grand nombre en Russie occidentale, lui donne la capacité de lancer contre l'Europe occidentale une attaque nucléaire par une frappe en premier sélective qui, dirigée contre ses forces et son infrastructure militaires, la désarmerait sans atteindre ses cités et affaiblirait considérablement sa capacité de riposte.
Face à cette menace, l'ensemble des systèmes d'armes nucléaires occidentaux basés en Europe ne feraient pas le poids ; situation dangereuse pour la défense occidentale et qui s'aggraverait si, comme il en est question pour les négociations SALT III, celles-ci mettaient en cause les forces nucléaires françaises et britanniques. Les Européens doivent donc être vigilants à l'égard des SALT et se doter d'armements capables de faire contrepoids à ces menaces.