La France et l’unification économique de l’Europe
Cet ouvrage constitue un échantillon de la thèse libérale en faveur de l’unification européenne. L’auteur considère cette unification comme « un progrès infiniment souhaitable » et examine les différents moyens d’y parvenir, compte tenu des expériences déjà réalisées.
La démonstration des avantages d’un grand marché, l’affirmation de la viabilité de l’Europe, l’étude de l’Organisation européenne de coopération économique (OECE) et de l’Union européenne des paiements (UEP) constituent déjà le fonds commun des ouvrages consacrés à l’Europe. L’examen des problèmes monétaires et du fonctionnement du pool charbon-acier permet à l’auteur d’affirmer, avec une vigueur toute particulière, ses convictions libérales. Le dirigisme consiste à construire péniblement des mécanismes que les courants de la nature peuvent construire d’un seul coup ; nous n’avons plus de monnaie depuis 40 ans parce que l’État fait de l’inflation ; ce que nous avons nommé « nationalisation du crédit » aurait dû s’appeler « destruction de la monnaie » ; l’or est la meilleure monnaie du monde, etc.
L’auteur accepte volontiers d’être taxé de « réactionnaire » par les économistes modernes, dont la critique du système passé lui paraît l’attitude « la plus absurde qui soit ». Il n’était point nécessaire de se jeter à la tête pareilles injures. Les deux vraies questions à se poser étaient les suivantes : 1° Les mécanismes naturels étaient-ils efficaces de par leur vertu propre, ou par suite d’un certain concours (heureux ?) de circonstances pendant le XIXe siècle ? 2° Même en posant en dogme la bienfaisance de ces automatismes et la malfaisance de l’État moderne, un retour en arrière est-il pratiquement réalisable ? ♦