Le drame de Vichy. II – Finances sous la contrainte
Le premier tome de cet ouvrage, intitulé Face à l’ennemi, face à l’allié, avait exposé les circonstances de l’armistice de 1940 et la politique « d’attente » choisie par le gouvernement de Vichy. Le présent tome explique et s’efforce de justifier la politique économique et financière de la France occupée.
« Défendre la France contre l’emprise ennemie, la faire vivre dans l’âpreté et la monotonie des jours, telle fut la tâche des ministres et des administrations qui eurent la charge de l’économie française après l’armistice. » Cette première phrase de l’avant-propos est révélatrice de l’esprit de l’ouvrage, qui nous relate avec minutie la succession des coups de force allemands (fixation des frais d’occupation à un niveau énorme, dévaluation du franc par rapport au mark, paiement par le Trésor français des exportations à destination de l’Allemagne…) et des tentatives françaises pour limiter la portée de ces « diktats ».
Les quelques chiffres donnés comme bilan de cette politique sont du plus haut intérêt : plus de la moitié des dépenses publiques du temps de l’occupation ont été faites au profit de l’Allemagne, les avances de la Banque de France ont exclusivement servi à payer les frais d’occupation. Sans les spoliations massives dont l’occupant s’est rendu coupable, au mépris de toutes les conventions internationales, la gestion financière de la France entre 1940 et 1944 eût été saine.
Un tel livre ne peut qu’inciter à comparer les deux occupations qui se sont succédé : celle de la France par l’Allemagne, puis celle de l’Allemagne par les Alliés. Le rapprochement est éloquent. Et l’on déplore que le présent ouvrage n’ait pas bénéficié de la publicité massive mise au service de celui du Dr Ehrard, ministre fédéral de l’Économie, dont nous rendons compte par ailleurs. ♦