Le 1er février 1979, l’Ayatollah Khomeiny revient de manière triomphale à Téhéran après 14 ans d’exil. Voici une première analyse de la révolution iranienne : ses sources, ses buts, son caractère propre et son déroulement. Cette révolution est aussi mise en perspective et comparée avec d’autres révolutions et changements de régime du XXe siècle.
Politique et diplomatie - Sur la révolution iranienne
Pour le sociologue tout autant que pour le politique, la révolution iranienne mérite réflexion.
1) Tout d’abord c’est une révolution : il ne s’agit pas seulement, pour autant qu’on puisse en juger, d’un changement de régime – au mieux, d’un passage de la monarchie autocratique à une monarchie constitutionnelle et libérale ; le changement est dû à un raz-de-marée populaire qui chasse les tenants du pouvoir.
Les changements brutaux de régime, ou des hommes qui dirigent les États, sont monnaie courante au temps que nous vivons, dans l’ensemble du monde « en voie de développement ». En dehors des pays industrialisés de l’Ouest et de l’Est, qu’il s’agisse de l’Afrique, de l’Amérique latine, ou de l’Asie, la précarité du pouvoir et l’instabilité des régimes sont manifestes. Mais les révolutions proprement dites y constituent l’exception, encore que tout changement des équipes dirigeantes soit décrété « révolutionnaire » par les nouveaux occupants.
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