Le deuxième bureau au travail
Il y a peu d’ouvrages de cette nature.
Certains romans policiers ont accoutumé l’opinion à des exploits en général assez lointains de ceux dont se prévaut un 2e Bureau.
Ici, nous sommes en présence d’un chef, responsable d’un service d’importance primordiale, et qui dit simplement, clairement, en citant ses références, la part qu’a prise son service (de 1935 à 1940) dans l’information du Gouvernement et de l’État-major général, sur la force et les projets de l’Allemagne hitlérienne. Compte rendu objectif, dit l’auteur, et qui ne veut être ni un plaidoyer, ni un réquisitoire. Exposé nécessairement incomplet, ajoute-t-il, car il n’est pas possible, sous peine de dévoiler des secrets toujours valables, de donner des renseignements sur certaines méthodes particulières et certaines modalités de fonctionnement du 2e Bureau.
Malgré les limitations volontaires de ses intentions, l’auteur nous fixe sur le rôle et les méthodes générales du 2e Bureau ; il nous montre comment fut suivie pas à pas, par ses services, l’évolution de la politique agressive de l’Allemagne, enfin il révèle L’importance et la précision des renseignements militaires qui furent fournis tant dans la période s’étendant de 1935 à 1939, que durant la guerre.
Dans la conclusion, et bien qu’il s’en défende, le général Gauché laisse percevoir – avec quelle discrétion – ce qu’il estime être les fautes et les responsabilités principales de la défaite.
Ouvrage passionnant et, pour les esprits clairvoyants, d’un réalisme cruel. Véritable tragédie au cours de laquelle, acte après acte, on voit venir, inéluctablement, sans retard ni appel, le dénouement atroce de juin 1940.
Cependant, arrivé au terme de l’exposé, il ne reste qu’une impression réconfortante, et qui justifie le propos de l’auteur : la conviction que le 2e Bureau a fourni au Gouvernement et au Commandement militaire tous les renseignements qu’ils devaient avoir sur l’Allemagne, son Armée et les intentions de son Chef. ♦