Pourquoi vouloir imposer à l'Europe des modèles institutionnels théoriques – fédération ou confédération – puisés dans les traités de droit ? Là où ces concepts sont en vigueur, ils sont le fruit d'une histoire ayant dégagé une volonté des peuples de vivre et de progresser ensemble, et ils ont conduit à un équilibre des intérêts nationaux et des intérêts communautaires. C'est cette volonté politique qui est requise aujourd'hui de la part des hommes d'État pour faire l'Europe. Il ne faut pas qu'à l'ère des pionniers de l'Europe succède celle des gestionnaires étouffés par leurs bureaucraties. Mais il faut aussi partir de ce qui existe déjà : le Conseil européen, la Commission, la Cour de justice, demain le Système monétaire européen (SME) et l'Assemblée européenne élue. Ces instruments imparfaits peuvent être progressivement adaptés aux réalités contemporaines.
L'auteur nous livre ses vues personnelles sur ces questions qui soulèvent tant de passions. Il appelle de ses vœux une Europe qui ait une politique pour faire face aux défis du monde moderne et il avance quelques propositions concrètes pour faire progresser la construction européenne.