Les mémoires du maréchal Mannerheim (1882-1946)
L’œuvre du Maréchal Mannerheim a été écrite par lui à la fin de sa vie, tout entière consacrée à son pays. Elle fut infiniment variée, puisque l’auteur commença par faire dans l’armée russe une rapide et brillante carrière et par se distinguer dans la guerre russo-japonaise.
En 1914-1918 il s’affirma comme un remarquable entraîneur d’hommes. Il sut mettre fin rapidement à la révolution qui menaçait la Finlande et tira fort habilement parti de l’appui allemand sans pour cela, comme on l’a parfois prétendu, s’abandonner à l’influence germanique. L’entre-deux-guerres fut une période de création et de consolidation du pays ; mais de terribles événements attendaient encore Mannerheim. En 1939, il sut, avec des forces infiniment inférieures, opposer une résistance héroïque aux masses soviétiques. Il ne put pourtant sauver complètement sa patrie contre le dernier assaut moscovite et dut accepter de lourdes responsabilités pour sauver ce qui restait d’indépendance.Toute l’œuvre, imprégnée d’un réalisme lucide, est, en somme, l’histoire de la lutte d’une nation lilliputienne contre un gigantesque voisin. Les sympathies naturelles de Mannerheim l’attiraient vers l’Angleterre et la France, mais il n’a pu toujours échapper à la nécessité que lui imposaient les relations de son pays avec l’Allemagne. Qui pourrait aujourd’hui le lui reprocher ? ♦