Mars 1953 - n° 101

Entre l’organisation de la défense atlantique et les fronts d’opérations de l’Extrême-Orient (Corée, Indochine, Malaisie), s’ouvre la brèche du Moyen-Orient et de l’Océan Indien. La défense de cette partie du globe n’a pas encore été organisée sur le plan interallié. Et pourtant, les sujets d’inquiétude y sont nombreux : l’Iran et le conflit anglo-persan sur les pétroles, le Cachemire, pomme de discorde entre l’Inde et le Pakistan, les États arabes politiquement instables, enfin, l’Égypte en difficultés avec la Grande-Bretagne. Lire les premières lignes

  p. 259-268

Trop fort n’a jamais manqué. Lord Fischer
La victoire va aux gros bataillons. Napoléon

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  p. 269-287
  p. 288-299
  p. 300-307

Le problème de l’influence de l’armement sur les guerres préoccupe en ce moment nombre d’excellents esprits. Il y a quelques années a paru la traduction française de l’ouvrage de M. Fuller : L’Influence de l’Armement sur l’Histoire. On y exposait l’influence de l’armement sur la tactique et la stratégie et aussi sur les suprématies historiques, et jusqu’à présent toujours temporaires, que le développement de certaines armes conférait aux nations qui les avaient inventées les premières ou qui étaient le mieux pourvues en matières assurant leur fabrication. Citons aussi l’ouvrage de M. Nef. Lire les premières lignes

  p. 308-316

La bataille de Berlin (16 avril 1945 au 2 mai 1945) a été jugée fort instructive par les autorités soviétiques. En avril 1946, il a été fait à Berlin, sous la direction du maréchal Sokolovsky, une série de conférences sur la part qu’y a prise le 1er groupe d’armées de la Russie blanche. Les colonels-généraux Malinine et Berzarine, commandants d’armée, et Kazakov, commandant l’artillerie du 1er groupe d’armées de la Russie blanche, le colonel-général Védénéiev pour l’aviation et le général-lieutenant Soukhov pour les chars, ont publié des articles sur cette bataille ainsi que de nombreux officiers de tout grade. Lire les premières lignes

  p. 317-328

Entre la conception initiale du colonialisme et la conception actuelle, il y a opposition totale, du moins en théorie. La métropole, qui se trouvait autrefois devant des « Territoires », est aujourd’hui placée devant des « Populations ». Il s’agissait autrefois de tirer des territoires des marchandises aussi précieuses que possible, la population indigène ou importée étant l’accessoire ; aujourd’hui l’objectif est de développer les populations, l’accessoire étant cette fois le territoire. Lire les premières lignes

  p. 329-339

J’ai lu, dans la Revue de Défense nationale, tous les articles concernant les chars, depuis ceux du commandant Argoud (avril 1952), en passant par ceux signés « trois étoiles » (avril 1952), jusqu’à celui du colonel Ailleret (novembre 1952). Il apparaît tout de même qu’à l’heure actuelle, tous les chars sont percés par les antichars, par les canons sans recul, par les bazookas, dont la précision augmente tous les jours, sans vouloir parler de la bombe atomique, sur laquelle l’article du mois de novembre donne toutes les précisions voulues. Mais dans tout ceci personne n’a songé, ou n’a voulu songer à la motocyclette pour la reconnaissance rapprochée, et même pour la découverte. Personne n’a songé aux facilités qu’elle offre en tout terrain, en un tout-terrain qui devient primordial, puisque les canons antichars sont en général sur les routes ou à proximité. Lire la suite

  p. 340-342

Chroniques

  p. 343-346
  p. 347-354
  p. 354-359
  p. 359-364

Depuis longtemps la Régence n’avait plus connu un calme aussi grand que celui qui a régné pendant le mois de janvier 1953. C’est à peine si trois ou quatre bombes et une grève avortée des commerçants le 30 janvier « pour commémorer le souvenir des victimes du Cap Bon » ont marqué ces quatre semaines. Par ailleurs, les responsables de plusieurs attentats antérieurs ont été identifiés et déférés aux tribunaux. Des condamnations ont été également prononcées. M. de Hautecloque s’est rendu à Paris le 10 janvier pour avoir des entretiens avec les membres du nouveau Gouvernement. On peut espérer que la période d’agitation, voulue et entretenue dans le dessein, partiellement atteint seulement, d’impressionner l’Assemblée générale des Nations unies, est close, qu’une période plus constructive va s’ouvrir et que les deux interlocuteurs sauront la mettre à profit. Lire la suite

  p. 364-366
  p. 367-371
  p. 371-375

Bibliographie

Serge Vaculik : Béret rouge  ; Éditions B. Arthaud, 1952 ; 328 pages - P. G.

Aventures passionnantes d’un jeune Tchèque naturalisé Français, passé en Angleterre après l’armistice et engagé chez les parachutistes. Ses exploits sont étonnants et le moindre n’est pas celui de son évasion d’un peloton d’exécution, ce qui permit à l’auteur d’échapper miraculeusement à une mort certaine. Lecture à conseiller aussi aux jeunes d’aujourd’hui qui trouveront peut-être un jour, en s’empreignant de l’exemple de l’auteur, le moyen de vivre passionnément des années ou des heures difficiles… et de s’en tirer glorieusement. ♦

  p. 376-376

Maréchal Carl Mannerheim : Les mémoires du maréchal Mannerheim (1882-1946)  ; (préface du général Maxime Weygand) Librairie Hachette, 1952 ; 429 pages - P. G.

L’œuvre du Maréchal Mannerheim a été écrite par lui à la fin de sa vie, tout entière consacrée à son pays. Elle fut infiniment variée, puisque l’auteur commença par faire dans l’armée russe une rapide et brillante carrière et par se distinguer dans la guerre russo-japonaise. Lire la suite

  p. 376-377

Louis Madelin : L’interrègne impérial  ; Librairie Hachette, 1952 ; 396 pages - Edmond Delage

Dans l’immense monument élevé par Louis Madelin à Napoléon, le tome XV est un des plus variés. Il comporte en effet l’histoire d’une période courte mais extrêmement riche en événements de toutes sortes : le retour des Bourbons, le séjour de Napoléon à l’île d’Elbe, le Congrès de Vienne, où M. Madelin met en pleine lumière le rôle parfois si contestable de Talleyrand, enfin, l’invasion quasi-miraculeuse d’un pays par un homme. Comme dans les tomes précédents, Louis Madelin a épuisé la question, lu et dépouillé tous les travaux de première et seconde mains, ainsi que les documents d’archives. C’est l’œuvre d’un grand professeur, en pleine possession de son sujet, qui est en même temps un juge historique plein d’autorité et de bon sens, aussi éloigné du panégyrique que de la critique corrosive. ♦

  p. 377-377

René Le Gentil : La tragédie de Dunkerque  ; Éditions Magne, 1951 ; 151 pages - Edmond Delage

M. René Le Gentil apporte un témoignage important à l’histoire de Dunkerque de mai et juin 1940, – une des pages les plus héroïques et sombres de l’histoire de la dernière guerre. Nommé sous-préfet de Dunkerque par M. Albert Sarraut, comme à un poste d’honneur ; il ne consentit pas à le quitter au moment du péril. Son livre contient, outre une collection importante de photos révélatrices de l’étendue du désastre, des impressions militaires d’ancien combattant marquées au coin du bon sens. Et il déroule sous nos yeux une fresque bien suggestive de la vie d’un chef civil dans une pareille tourmente. Lire la suite

  p. 377-377

Toute l’histoire de Napoléon : Les « fonds secrets » de Napoléon   ; Éditions Académie Napoléon » et Librairie A. Petit-Leroux, 1952 ; 323 pages - J. D.

Les Éditions Académie Napoléon viennent de publier un ouvrage qui contribuera beaucoup à faire connaître Toute l’histoire de Napoléon. Il s’agit de l’emploi de ses fonds secrets présenté et annoté par Jean Savant. Ces comptes de la « Petite Cassette » ont été établis d’après les Archives de l’Institut (Bibliothèque Thiers, Fonds Frédéric Masson). Combien ils sont révélateurs ! Avec l’argent l’empereur savait agir et faire tomber certaines hésitations. Jean Savant en fournit plus d’une preuve. Oudinot, en 1813, engageait Napoléon à faire la paix ; un don très large (environ 75 millions de nos francs) le rendit belliqueux. D’autres généraux recevaient des sommes trois fois, six fois supérieures avant d’entrer en campagne. Soult se fit payer sérieusement son concours à la veille de Waterloo. Et ces largesses ne sont rien à comparer aux dépenses de la cour. Napoléon payait des dettes fabuleuses, répandait ses gratifications, et pourtant avait réussi à économiser 6 M de napoléons « soit trente milliards de nos francs ». Lire la suite

  p. 377-378

André Pierre : Qui succédera à Staline?  ; Éditions Flammarion, 1952 ; 201 pages - Edmond Delage

André Pierre, bien connu comme spécialiste des questions slaves, a consacré à cette question angoissante un petit livre fortement documenté. Il donne tout d’abord un tableau aussi exact que le permet la documentation dont on peut disposer sur l’organisation politique de la Russie et en particulier de son gouvernement ; puis il passe en revue les principaux membres du Politburo, le fameux Conseil suprême. C’est avec le plus vif intérêt que nous les voyons défiler. André Pierre ne nous donne pas seulement sur les carrières de ces satellites de Staline des renseignements très précis, mais il analyse leur psychologie et leurs tendances. Quant à la question fondamentale, il n’y répond que par un point d’interrogation. S’il est possible que Molotov soit destiné à la succession de Staline, il ne l’est pas moins qu’il sera flanqué d’au moins deux puissantes personnalités destinées à l’étayer. Il ne dissimule pas, d’ailleurs, combien sera difficile le remplacement d’un homme dont une savante et toute-puissante propagande a fait un véritable Dieu. ♦

  p. 378-378

Colonel Rémy : On m’appelait Rémy  ; Éditions Plon, 1952 ; 644 pages - J. D.

Livre de souvenirs, qui complètent les Mémoires d’un agent secret de la France libre. Livre de courageuse tristesse. L’auteur a vu, ressenti, les souffrances de la France pendant la Seconde Guerre mondiale. Sa famille a été éprouvée ; lui-même, dans sa vie mouvementée, n’a échappé à bien des dangers que par des circonstances fortuites. Mais ses sentiments restent, dans leur expression, calmes, apaisés, conciliants. Il a rêvé d’une entente entre Vichy et Londres. Toutes les pensées troublantes, toutes les émotions des années 1940-1945 se retrouvent concentrées en cet ouvrage. ♦

  p. 378-378

François Charles-Roux : Thiers et Méhémet-Ali  ; Librairie Plon, 1951 ; 334 pages - J. D.

Au moment où l’Égypte et le Proche-Orient attirent plus que jamais l’attention, il convient de signaler tout particulièrement le livre de M. Charles-Roux, ambassadeur de France, sur Thiers et Méhémet-Ali. Voici un peu plus d’un siècle que la question d’Égypte faillit précipiter la France dans une guerre redoutable. M. Charles-Roux apporte sur cette importante question des lettres inédites de Thiers, président du Conseil, et de Desages, directeur des Affaires politiques, adressées à Cochelet, Consul général de France en Égypte. Ces documents nouveaux, joints aux mémoires et travaux précédemment parus sur le même sujet, l’auteur les examine et les présente avec son expérience de diplomate et sa clarté d’historien. Il ressort de cette étude que Thiers a rendu des services essentiels au vice-roi d’Égypte mais qu’il assumait envers la France des responsabilités qui auraient pu devenir écrasantes. « Il a frôlé, dit M. Charles-Roux, le sort cruel d’un Émile Olivier. » Il est heureux, pour Thiers et pour la France, que le roi Louis-Philippe l’ait alors écarté du pouvoir. ♦

  p. 379-379

Hermann Rauschning : L’Allemagne entre l’Ouest et l’Est  ; (traduit de l’allemand par Christine Croizard) Éditions Julliard, 1952 ; 280 pages - J. D.

Tout ce que publie l’ancien président du sénat de Danzig, Hermann Rauschning, attire aussitôt l’attention. On a pu lire en français, Hitler m’a dit et la Révolution du Nihilisme ; on ne lira pas avec moins d’intérêt la traduction de l’ouvrage que Rauschning a composé depuis la fin de la guerre : L’Allemagne entre l’Ouest et l’Est. Ce titre, il a soin de le souligner, ne veut pas dire que l’Allemagne hésite entre l’Ouest et l’Est, il signifie que, nation centrale, elle est faite pour établir la liaison entre l’Ouest et l’Est. Lire la suite

  p. 379-379

Revue Défense Nationale - Mars 1953 - n° 101

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