La tragédie de Dunkerque
M. René Le Gentil apporte un témoignage important à l’histoire de Dunkerque de mai et juin 1940, – une des pages les plus héroïques et sombres de l’histoire de la dernière guerre. Nommé sous-préfet de Dunkerque par M. Albert Sarraut, comme à un poste d’honneur ; il ne consentit pas à le quitter au moment du péril. Son livre contient, outre une collection importante de photos révélatrices de l’étendue du désastre, des impressions militaires d’ancien combattant marquées au coin du bon sens. Et il déroule sous nos yeux une fresque bien suggestive de la vie d’un chef civil dans une pareille tourmente.
Maintenir l’ordre à tout prix, lutter contre l’incendie, assurer l’hébergement des réfugiés : telle fut sa tâche ingrate. Elle le fut bien plus encore quand il s’agit de défendre pied à pied ses administrés contre les exigences de l’occupant et de protéger contre lui ses meilleurs collaborateurs, de la police et des autres corps de fonctionnaires. L’auteur n’est d’ailleurs pas tendre pour beaucoup de prétendus « héros », qui, revenus après avoir fui, n’ont pas hésité à revendiquer les lauriers des « vrais », dont tant ont déjà disparu. Livre vécu, écrit sans haine, mais aussi, visiblement, sans crainte. ♦